Partir là-bas

Partir là-bas

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La Petite Sirène (Disney)

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1989

Un nouveau témoignage d’un départ de Paris en conservant son emploi dans le bassin parisien pour Biliv ! Pour l’occasion j’ai eu la chance d’échanger avec Ariel (nom d’emprunt) qui travaille pour un grand groupe de services français et qui vient de faire le choix de quitter non pas l’océan mais Paris pour partir là-bas…rejoindre, avec son prince, Montpellier. L’occasion de comprendre les tenants et aboutissants de ce choix courageux pris dans l’espoir d’une vie meilleure.

Après plus de 7 ans à Paris le choix du départ

J’habite à Paris depuis 2015. Je suis venue pour des raisons professionnelles car je souhaitais travailler en contrôle de gestion et qu’il était compliqué pour moi de trouver du travail dans ce domaine dans ma ville d’origine. J’ai grandi à la campagne et je dois avouer que venir à Paris n’était pas un idéal. J’ai toujours su que mes racines étaient dans ma région natale et que je souhaiterai y retourner un jour. Le COVID avec le confinement à Paris a été un accélérateur dans notre décision. Il nous a poussés, mon conjoint et moi, à passer à l’action pour retourner en province. Etant à deux, la décision n’a pas été simple car il fallait trouver une solution pour deux cas distincts.
Avec ce changement, nous recherchons tout d’abord un meilleur cadre de vie : nous aimons tous les deux la nature, les randonnées, l’air pur. A Paris c’est possible mais il faut tout de suite prendre le RER ou le train pour se retrouver au vert. Nous aspirons également à plus de tranquillité et à un logement plus grand. Aujourd’hui, avec nos revenus, il nous est impossible d’acheter à Paris avec un peu d’espace. Nous avons du mal à nous projeter à long terme dans un petit appartement.

Conserver un emploi à Paris

Après un peu de recherches, mon conjoint a pu trouver un emploi dans la région de Montpellier ce qui nous a permis de concrétiser notre projet. Toutefois, j’ai fait le choix de conserver mon emploi à Paris. En effet, à ce stade du projet, il est plus simple de raisonner sur ce mode de vie car nous partons à deux. Si nous sommes tous les deux avec un nouvel emploi, en période d’essai, cela va nous générer du stress (trouver un logement en période d’essai n’est pas chose aisée, incertitude de l’emploi, etc. ). Nous avons donc préféré assurer le coup en ayant l’un des deux avec un emploi stable.
Je n’exclus pas de chercher sur place dans le futur, mais dans mon type de métier, le marché en province est plus fermé, il y a moins d’opportunités et les différences de salaire restent importantes.

Quelle organisation avec mon employeur?

Aujourd’hui la nouvelle organisation du travail dans ma société est un peu floue, les CE travaillant encore dessus. Les négociations se jouent entre 2 à 3 jours de télétravail par semaine. Ce nouveau modèle, mis en place à la suite des divers confinements, permet également à mon entreprise de faire des économies en réduisant les espaces de bureaux et en mettant en place du flex office.
Dans mon cas, j’ai pu négocier avec mon manager puis avec les RH de pouvoir partir vivre loin de Paris. Cet accord a été facilité par le fait que tous ont pu observer la possibilité de travailler à distance pendant les phases d’isolement sans nuire à la productivité. Nous en sommes encore aux prémices de mise en œuvre de ce type d’accord dans mon entreprise.
En revanche, pour moi il est important de revenir au bureau car je me sens assez isolée, seule chez moi, notamment lors des pauses déjeuner. Par ailleurs, je trouve que les informations se transmettent plus facilement quand je croise mes collègues dans les couloirs. J’ai besoin de ressentir mon appartenance à un groupe. Être chez soi avec quelques jours au bureau me permet d’avoir un bon équilibre entre la vie perso et la vie pro et de conserver un lien social / humain avec mon entreprise.
En termes d’organisation, idéalement je souhaiterais revenir toutes les semaines, voire toutes les deux semaines au bureau.
Tout cela nécessite néanmoins pas mal d’organisation. Le problème selon moi serait que je revienne au bureau le jour où les personnes avec qui je dois travailler ne soient pas là ou bien que ces personnes soient tout le temps en réunion avec le casque collé aux oreilles. Il est important de trouver la bonne organisation pour que mes déplacements soient efficaces et constructifs, favorisant le lien social (réunions totalement en présentiel, temps passés avec les collègues, …).

Quelle organisation pour mes retours

Si je reviens toutes les semaines, je prendrai le train et dormirai une nuit à l’hôtel. Si toutes les deux semaines, ce sera deux nuits d’hôtels. Je n’ai pas de famille à Paris et je ne songe pas à dormir toutes les semaines chez des amis par peur de gêner ou de ne pas me sentir à l’aise. Lors de ces retours à Paris, je compte bien profiter de ce temps pour moi pour revoir des amis, passer un peu de temps avec mes collègues avec qui je souhaiterais garder contact ou, tout simplement avoir une soirée seule, rien qu’à moi.
J’ai construit ma vie ici depuis 7 ans, évidemment cela me fait peur de partir loin de Paris et de perdre tout le tissu social que j’ai bâti ici (amis, collègues,…). Revenir de temps en temps me permettra de conserver cet ancrage social.

Et pour la suite ?

Notre décision de partir de Paris n’a rien de transitoire et devrait être définitive, le véritable début d’une nouvelle vie qui reste donc à écrire.
Mes collègues se sont d’ailleurs bien évidemment réjouis pour moi et je vous avoue que mon départ pour une autre vie en inspire plus d’un…

En tout cas merci à Ariel pour nos échanges, sa gentillesse et sa transparence et bonne chance dans sa nouvelle aventure.